L'École des femmes » Acte 2 » SCÈNE PREMIÈRE
ARNOLPHE Il m'est, lorsque j'y pense, avantageux sans doute*D'avoir perdu mes pas, et pu manquer sa route:Car enfin, de mon cœur le trouble impérieuxN'eût pu se renfermer tout entier à ses yeux, 375 Il eût fait éclater l'ennui qui me dévore,Et je ne voudrais pas qu'il sût ce qu'il ignore.Mais je ne suis pas homme à gober le morceau,Et laisser un champ libre aux vœux du damoiseau*;J'en veux rompre le cours, et sans tarder, apprendre 380 Jusqu'où l'intelligence entre eux a pu s'étendre:J'y prends, pour mon honneur, un notable intérêt,Je la regarde en femme, aux termes qu'elle en est,Elle n'a pu faillir, sans me couvrir de honte,Et tout ce qu'elle a fait, enfin est sur mon compte*. 385 Éloignement fatal! Voyage malheureux!Frappant à la porte.
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