George Dandin ou le mari confondu » Acte 2 » SCÈNE IV
CLITANDRE, LUBIN, CLAUDINE.CLAUDINE.- Vraiment, Monsieur, vous avez pris là un habile messager.CLITANDRE.- Je n'ai pas osé envoyer de mes gens, mais, ma pauvre Claudine, il faut que je te récompense des bons offices que je sais que tu m'as rendus.CLAUDINE.- Eh! Monsieur il n'est pas nécessaire. Non, Monsieur, vous n'avez que faire de vous donner cette peine-là, et je vous rends service, parce que vous le méritez, et que je me sens au cœur de l'inclination pour vous.CLITANDRE.- Je te suis obligé.LUBIN.- Puisque nous serons mariés, donne-moi cela que je le mette avec le mien.CLAUDINE.- Je te le garde aussi bien que le baiser.CLITANDRE.- Dis-moi, as-tu rendu mon billet à ta belle maîtresse?CLAUDINE.- Oui, elle est allée y répondre.CLITANDRE.- Mais, Claudine, n'y a-t-il pas moyen que je la puisse entretenir?CLAUDINE.- Oui, venez avec moi, je vous ferai parler à elle.CLITANDRE.- Mais le trouvera-t-elle bon, et n'y a-t-il rien à risquer?CLAUDINE.- Non non, son mari n'est pas au logis, et puis, ce n'est pas lui qu'elle a le plus à ménager, c'est son père et sa mère, et pourvu qu'ils soient prévenus*, tout le reste n'est point à craindre.CLITANDRE.- Je m'abandonne à ta conduite.LUBIN.- Testiguenne que j'aurai là une habile femme, elle a de l'esprit comme quatre.
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