Les fourberies de Scapin » Acte 1 » SCÈNE V
SCAPIN, SILVESTRE.SILVESTRE.- J'avoue que tu es un grand homme, et voilà l'affaire en bon train; mais l'argent d'autre part nous presse* pour notre subsistance, et nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous.SCAPIN.- Laisse-moi faire, la machine est trouvée. Je cherche seulement dans ma tête un homme qui nous soit affidé, pour jouer un personnage dont j'ai besoin. Attends. Tiens-toi un peu. Enfonce ton bonnet en méchant garçon. Campe-toi sur un pied. Mets la main au côté. Fais les yeux furibonds. Marche un peu en roi de théâtre. Voilà qui est bien. Suis-moi. J'ai des secrets pour déguiser ton visage et ta voix.SILVESTRE.- Je te conjure au moins de ne m'aller point brouiller avec la justice.SCAPIN.- Va, va; nous partagerons les périls en frères; et trois ans de galère de plus, ou de moins, ne sont pas pour arrêter un noble cœur.
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