Les fourberies de Scapin » Acte 3 » SCÈNE IV
SILVESTRE, ZERBINETTE.SILVESTRE.- Où est-ce donc que vous vous échappez*? Savez-vous bien que vous venez de parler là au père de votre amant?ZERBINETTE.- Je viens de m'en douter, et je me suis adressée à lui-même sans y penser, pour lui conter son histoire.SILVESTRE.- Comment, son histoire?ZERBINETTE.- Oui, j'étais toute remplie du conte, et je brûlais de le redire. Mais qu'importe? Tant pis pour lui. Je ne vois pas que les choses pour nous en puissent être ni pis, ni mieux.SILVESTRE.- Vous aviez grande envie de babiller; et c'est avoir bien de la langue, que de ne pouvoir se taire de ses propres affaires.ZERBINETTE.- N'aurait-il pas appris cela de quelque autre?SCÈNE VARGANTE, SILVESTRE.ARGANTE.- Holà, Silvestre.SILVESTRE.- Rentrez dans la maison. Voilà mon maître qui m'appelle.ARGANTE.- Vous vous êtes donc accordés, coquin; vous vous êtes accordés, Scapin, vous, et mon fils, pour me fourber, et vous croyez que je l'endure?SILVESTRE.- Ma foi, Monsieur, si Scapin vous fourbe, je m'en lave les mains, et vous assure que je n'y trempe en aucune façon.ARGANTE.- Nous verrons cette affaire, pendard, nous verrons cette affaire, et je ne prétends pas* qu'on me fasse passer la plume par le bec*.
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