La Princesse d'Élide » Acte IV » SCÈNE V
LA PRINCESSE, AGLANTE, MORON.LA PRINCESSE.- Ah! qu'en cette aventure, le Ciel me traite avec une rigueur étrange! Au moins, Princesse, souvenez-vous de la prière que je vous ai faite?AGLANTE.- Je vous l'ai dit déjà, Madame, il faut vous obéir.MORON.- Mais, Madame, s'il vous aimait vous n'en voudriez point, et cependant vous ne voulez pas qu'il soit à une autre*. C'est faire justement comme le chien du jardinier*.LA PRINCESSE.- Non, je ne puis souffrir qu'il soit heureux avec une autre, et si la chose était, je crois que j'en mourrais de déplaisir.MORON.- Ma foi, Madame, avouons la dette, vous voudriez qu'il fût à vous, et dans toutes vos actions il est aisé de voir que vous aimez un peu ce jeune prince.LA PRINCESSE.- Moi, je l'aime? Ô Ciel! je l'aime? Avez-vous l'insolence de prononcer ces paroles, sortez de ma vue, impudent, et ne vous présentez jamais devant moi.MORON.- Madame...LA PRINCESSE.- Retirez-vous d'ici, vous dis-je, ou je vous en ferai retirer d'une autre manière.MORON.- Ma foi, son cœur en a sa provision, et... Il rencontre un regard de la Princesse, qui l'oblige à se retirer.
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