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Actes de l'oeuvre
Le mariage forcé :

¤Acte 1
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
ºSCÈNE X
 
 

 

Le mariage forcé » Acte 1 » SCÈNE VII

DORIMÈNE, LYCASTE, SGANARELLE.

LYCASTE.- Quoi? belle Dorimène, c'est sans raillerie que vous parlez?

DORIMÈNE.- Sans raillerie.

LYCASTE.- Vous vous mariez tout de bon?

DORIMÈNE.- Tout de bon.

LYCASTE.- Et vos noces se feront dès ce soir?

DORIMÈNE.- Dès ce soir.

LYCASTE.- Et vous pouvez, cruelle que vous êtes, oublier de la sorte l'amour que j'ai pour vous; et les obligeantes paroles que vous m'aviez données?

DORIMÈNE.- Moi, point du tout. Je vous considère toujours de même; et ce mariage ne doit point vous inquiéter. C'est un homme que je n'épouse point par amour; et sa seule richesse me fait résoudre à l'accepter. Je n'ai point de bien. Vous n'en avez point aussi; et vous savez que sans cela on passe mal le temps au monde; et qu'à quelque prix que ce soit, il faut tâcher d'en avoir. J'ai embrassé cette occasion-ci de me mettre à mon aise; et je l'ai fait sur l'espérance de me voir bientôt délivrée du barbon, que je prends. C'est un homme qui mourra avant qu'il soit peu; et qui n'a tout au plus que six mois dans le ventre. Je vous le garantis défunt dans le temps que je dis; et je n'aurai pas longuement à demander pour moi au Ciel, l'heureux état de veuve. Ah! nous parlions de vous, et nous en disions tout le bien qu'on en saurait dire.

LYCASTE.- Est-ce là Monsieur...?

DORIMÈNE.- Oui, c'est Monsieur, qui me prend pour femme.

LYCASTE.- Agréez, Monsieur, que je vous félicite de votre mariage, et vous présente en même temps mes très humbles services. Je vous assure que vous épousez là une très honnête personne. Et vous, Mademoiselle, je me réjouis avec vous aussi de l'heureux choix que vous avez fait. Vous ne pouviez pas mieux trouver; et Monsieur a toute la mine d'être un fort bon mari. Oui, Monsieur, je veux* faire amitié avec vous, et lier ensemble un petit commerce de visites et de divertissements.

DORIMÈNE.- C'est trop d'honneur que vous nous faites à tous deux. Mais allons, le temps me presse; et nous aurons tout le loisir de nous entretenir ensemble.

SGANARELLE.- Me voilà tout à fait dégoûté de mon mariage; et je crois que je ne ferai pas mal de m'aller dégager de ma parole. Il m'en a coûté quelque argent: mais il vaut mieux encore perdre cela, que de m'exposer à quelque chose de pis. Tâchons adroitement de nous débarrasser de cette affaire. Holà.