L'Amour Médecin » Acte 2 » SCÈNE II
MESSIEURS TOMÈS, DES FONANDRÈS, MACROTON ET BAHYS, médecins, SGANARELLE, LISETTE.SGANARELLE.- Hé bien, Messieurs.M. TOMÈS.- Nous avons vu suffisamment la malade, et sans doute* qu'il y a beaucoup d'impuretés en elle.SGANARELLE.- Ma fille est impure?M. TOMÈS.- Je veux dire qu'il y a beaucoup d'impureté dans son corps, quantité d'humeurs corrompues.SGANARELLE.- Ah, je vous entends.M. TOMÈS.- Mais... Nous allons consulter ensemble.SGANARELLE.- Allons, faites donner des sièges.LISETTE *.- Ah, Monsieur, vous en êtes?SGANARELLE.- De quoi donc connaissez-vous Monsieur?LISETTE.- De l'avoir vu l'autre jour chez la bonne amie de madame votre nièce.M. TOMÈS.- Comment se porte son cocher?LISETTE.- Fort bien, il est mort.M. TOMÈS.- Mort!LISETTE.- Oui.M. TOMÈS.- Cela ne se peut.LISETTE.- Je ne sais si cela se peut, mais je sais bien que cela est.M. TOMÈS.- Il ne peut pas être mort, vous dis-je.LISETTE.- Et moi je vous dis qu'il est mort, et enterré.M. TOMÈS.- Vous vous trompez.LISETTE.- Je l'ai vu.M. TOMÈS.- Cela est impossible. Hippocrate dit, que ces sortes de maladies ne se terminent qu'au quatorze, ou au vingt-un, et il n'y a que six jours qu'il est tombé malade.LISETTE.- Hippocrate dira ce qu'il lui plaira: mais le cocher est mort.SGANARELLE.- Paix, discoureuse, allons, sortons d'ici. Messieurs, je vous supplie de consulter de la bonne manière. Quoique ce ne soit pas la coutume de payer auparavant; toutefois, de peur que je l'oublie*, et afin que ce soit une affaire faite, voici...Il les paye, et chacun en recevant l'argent, fait un geste différent.
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