La Princesse d'Élide » Acte II » SCÈNE II
MORON, LA PRINCESSE, AGLANTE, CYNTHIE, PHILIS. AGLANTE.- Viens, approche Moron, viens nous aider à défendre l'Amour contre les sentiments de la Princesse. LA PRINCESSE.- Voilà votre parti fortifié d'un grand défenseur.MORON.- Ma foi, Madame, je crois qu'après mon exemple il n'y a plus rien à dire, et qu'il ne faut plus mettre en doute le pouvoir de l'Amour. J'ai bravé ses armes assez longtemps, et fait de mon drôle* comme un autre; mais enfin ma fierté a baissé l'oreille, et vous avez une traîtresse* qui m'a rendu plus doux qu'un agneau: après cela, on ne doit plus faire aucun scrupule d'aimer, et puisque j'ai bien passé par là, il peut bien y en passer d'autres. CYNTHIE.- Quoi? Moron se mêle d'aimer? MORON.- Fort bien. CYNTHIE.- Et de vouloir être aimé? MORON.- Et pourquoi non? Est-ce qu'on n'est pas assez bien fait pour cela? Je pense que ce visage est assez passable, et que pour le bel air, Dieu merci, nous ne le cédons à personne. CYNTHIE.- Sans doute, on aurait tort...
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