La Princesse d'Élide » Acte III » SCÈNE PREMIÈRE
ARGUMENTLa Princesse d'Élide était cependant dans d'étranges inquiétudes: le Prince d'Ithaque avait gagné le prix des courses, elle avait dans la suite de ce divertissement* fait des merveilles à chanter et à la danse, sans qu'il parût que les dons de la nature et de l'art eussent été quasi remarqués par le Prince d'Ithaque; elle en fit de grandes plaintes à la princesse sa parente; elle en parla à Moron, qui fit passer cet insensible pour un brutal: et enfin le voyant arriver lui-même, elle ne put s'empêcher de lui en toucher fort sérieusement quelque chose: il lui répondit ingénument qu'il n'aimait rien, et qu'hors l'amour de sa liberté, et les plaisirs qu'elle trouvait si agréables de la solitude et de la chasse rien ne le touchait.SCÈNE PREMIÈRELA PRINCESSE, AGLANTE, CYNTHIE, PHILIS.CYNTHIE.- Il est vrai, Madame, que ce jeune prince a fait voir une adresse non commune, et que l'air dont il a paru a été quelque chose de surprenant. Il sort vainqueur de cette course; mais je doute fort qu'il en sorte avec le même cœur qu'il a porté. Car enfin, vous lui avez tiré des traits dont il est difficile de se défendre, et sans parler de tout le reste, la grâce de votre danse, et la douceur de votre voix ont eu des charmes aujourd'hui à toucher les plus insensibles.LA PRINCESSE.- Le voici qui s'entretient avec Moron; nous saurons un peu de quoi il lui parle: ne rompons point encore leur entretien, et prenons cette route pour revenir à leur rencontre.
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