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Actes de l'oeuvre
L'Amour Médecin :

¤Acte 1
¤Acte 2
ºSCÈNE PREMIERE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
¤Acte 3
 
 

 

L'Amour Médecin » Acte 2 » SCÈNE V

SGANARELLE, MESSIEURS MACROTON ET BAHYS, médecins.

SGANARELLE.- À qui croire des deux? et quelle résolution prendre sur des avis si opposés? Messieurs, je vous conjure de déterminer mon esprit, et de me dire, sans passion, ce que vous croyez le plus propre à soulager ma fille.

M. MACROTON. Il parle en allongeant ses mots.- Mon-si-eur. dans. ces. ma-ti-è-res. là. il. faut. pro-cé-der. a-vec-que. cir-cons-pec-ti-on. et. ne. ri-en. fai-re. com-me. on. dit. à. la. vo-lée. d'au-tant. que. les. fau-tes. qu'on. y. peut. fai-re. sont. se-lon. no-tre. maî-tre. Hip-po-cra-te. d'une. dan-ge-reu-se. con-sé-quen-ce.

M. BAHYS. Celui-ci parle toujours en bredouillant.- Il est vrai. Il faut bien prendre garde à ce qu'on fait. Car ce ne sont pas ici des jeux d'enfant; et quand on a failli, il n'est pas aisé de réparer le manquement, et de rétablir ce qu'on a gâté. Experimentum periculosum*. C'est pourquoi il s'agit de raisonner auparavant, comme il faut, de peser mûrement les choses, de regarder le tempérament des gens, d'examiner les causes de la maladie, et de voir les remèdes qu'on y doit apporter.

SGANARELLE.- L'un va en tortue, et l'autre court la poste.

M. MACROTON.- Or. Mon-si-eur. pour. ve-nir. au. fait. je. trou-ve. que. vo-tre. fil-le. a. une. ma-la-die. chro-ni-que. et. qu'el-le. peut. pé-ri-cli-ter. si. on. ne. lui. don-ne. du. se-cours. d'au-tant. que. les. symp-tô-mes. qu'el-le. a. sont. in-di-ca-tifs. d'u-ne. va-peur. fu-li-gi-neu-se*. et. mor-di-can-te. qui. lui. pi-co-te. les. mem-bra-nes. du. cer-veau. Or. cet-te. va-peur. que. nous. nom-mons. en. grec. at-mos. est. cau-sée. par. des. hu-meurs. pu-tri-des. te-na-ces. et. con-glu-ti-neu-ses. qui. sont. con-te-nues. dans. le. bas. ven-tre.

M. BAHYS.- Et comme ces humeurs ont été là engendrées, par une longue succession de temps; elles s'y sont recuites, et ont acquis cette malignité, qui fume vers la région du cerveau.

M. MACROTON.- Si. bien. donc. que. pour. ti-rer. dé-ta-cher. ar-ra-cher. ex-pul-ser. é-va-cu-er. les-di-tes. hu-meurs. il. fau-dra. une. pur-ga-ti-on. vi-gou-reu-se. Mais. au. pré-a-la-ble. je. trou-ve. à. pro-pos. et. il. n'y. a. pas. d'in-con-vé-ni-ent. d'u-ser. de. pe-tits. re-mè-des. a-no-dins. c'est-à-di-re. de. pe-tits. la-ve-ments. ré-mol-li-ents. et. dé-ter-sifs. de. ju-lets*. et. de. si-rops. ra-fraî-chis-sants. qu'on. mê-le-ra. dans. sa. pti-san-ne.

M. BAHYS.- Après, nous en viendrons à la purgation et à la saignée, que nous réitérerons s'il en est besoin.

M. MACROTON.- Ce. n'est. pas. qu'a-vec. tout. ce-la. vo-tre. fil-le. ne. puis-se. mou-rir. mais. au. moins. vous. au-rez. fait. quel-que. cho-se. et. vous. au-rez. la. con-so-la-tion. qu'el-le. se-ra. mor-te. dans. les. for-mes.

M. BAHYS.- Il vaut mieux mourir selon les règles, que de réchapper contre les règles.

M. MACROTON.- Nous. vous. di-sons. sin-cè-re-ment. no-tre pen-sée.

M. BAHYS.- Et nous vous avons parlé*, comme nous parlerions à notre propre frère.

SGANARELLE, à M. Macroton*.- Je. vous. rends. très. hum-bles. grâ-ces, (À M. Bahys*.) et vous suis infiniment obligé de la peine que vous avez prise.