Le Sicilien ou l'Amour peintre » Acte » SCÈNE V
ADRASTE, HALI.ADRASTE.- Je n'entends remuer personne. Hali? Hali?HALI, caché dans un coin.- Monsieur.ADRASTE.- Où, donc, te caches-tu?HALI.- Ces gens sont-ils sortis?ADRASTE.- Non, personne ne bouge.HALI, en sortant d'où il était caché.- S'ils viennent, ils seront frottés.ADRASTE.- Quoi! tous nos soins seront, donc, inutiles? et, toujours, ce fâcheux jaloux se moquera de nos desseins?HALI.- Non, le courroux du point d'honneur me prend; il ne sera pas dit qu'on triomphe de mon adresse; ma qualité de fourbe s'indigne de tous ces obstacles; et je prétends faire éclater les talents que j'ai eus du Ciel.ADRASTE.- Je voudrais, seulement, que par quelque moyen, par un billet, par quelque bouche, elle fût avertie des sentiments qu'on a pour elle, et savoir les siens là-dessus. Après on peut trouver facilement, les moyens...HALI.- Laissez-moi faire seulement; j'en essayerai tant de toutes les manières, que quelque chose, enfin, nous pourra réussir. Allons, le jour paraît; je vais chercher mes gens, et venir attendre, en ce lieu, que notre jaloux sorte.
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