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Actes de l'oeuvre
La Princesse d'Élide :

¤Premier intermède
¤ Acte I
¤Deuxième intermède
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
¤Acte II
¤Troisième intermède
¤Acte III
¤Quatrième intermède
¤Acte IV
¤Cinquième intermède
¤Acte V
¤Sixième intermède
 
 

 

La Princesse d'Élide » Deuxième intermède » SCÈNE II

UN OURS, MORON.

MORON.— Ah! Monsieur l'ours, je suis votre serviteur de tout mon cœur: de grâce épargnez-moi? Je vous assure que je ne vaux rien du tout à manger, je n'ai que la peau et les os, et je vois de certaines gens là-bas* qui seraient bien mieux votre affaire. Eh! eh! eh! Monseigneur, tout doux s'il vous plaît. Là, là, là, là. Ah! Monseigneur que votre altesse est jolie et bien faite; elle a tout à fait l'air galant et la taille la plus mignonne du monde. Ah beau poil, belle tête! beaux yeux brillants et bien fendus! ah beau petit nez! belle petite bouche, petites quenottes jolies! Ah belle gorge! belles petites menottes! petits ongles bien faits! À l'aide, au secours, je suis mort, miséricorde, Pauvre Moron, ah, mon Dieu! Et vite, à moi, je suis perdu! (Les chasseurs paraissent*.) Eh, Messieurs ayez pitié de moi? bon Messieurs tuez-moi ce vilain animal-là. Ô Ciel! daigne les assister. Bon le voilà qui fuit, le voilà qui s'arrête et qui se jette sur eux. Bon en voilà un qui vient de lui donner un coup dans la gueule. Les voilà tous à l'entour de lui. Courage, ferme, allons, mes amis. Bon, poussez fort, encore, ah! le voilà qui est à terre, c'en est fait il est mort. Descendons maintenant pour lui donner cent coups. Serviteur Messieurs, je vous rends grâce de m'avoir délivré de cette bête, maintenant que vous l'avez tuée, je m'en vais l'achever, et en triompher avec vous.

Ces heureux chasseurs, n'eurent pas plus tôt remporté cette victoire, que Moron,devenu brave par l'éloignement du péril, voulut aller donner mille coups à la bête, qui n'était plus en état de se défendre, et fit tout ce qu'un fanfaron ,qui n'aurait pas été trop hardi, eût pu faire en cette occasion; et les chasseurs pour témoigner leur joie, dansèrent une fort belle entrée; c'étaient les sieurs Chicanneau, Baltazard, Noblet, Bonard, Manceau, Magny, et La Pierre*.