Les Femmes savantes » Acte 4 » SCÈNE PREMIÈRE
ARMANDE, PHILAMINTE. ARMANDE Oui, rien n'a retenu son esprit en balance*.Elle a fait vanité de son obéissance.Son cœur, pour se livrer, à peine devant moiS'est-il donné le temps d'en recevoir la loi, 1125 Et semblait suivre moins les volontés d'un père,Qu'affecter de braver les ordres d'une mère. PHILAMINTE Je lui montrerai bien aux lois de qui des deuxLes droits de la raison soumettent tous ses vœux;Et qui doit gouverner ou sa mère, ou son père, 1130 Ou l'esprit, ou le corps; la forme, ou la matière. ARMANDE On vous en devait bien au moins un compliment*,Et ce petit Monsieur en use étrangement,De vouloir malgré vous devenir votre gendre. PHILAMINTE Il n'en est pas encore où son cœur peut prétendre. 1135 Je le trouvais bien fait, et j'aimais vos amours;Mais dans ses procédés il m'a déplu toujours.Il sait que Dieu merci je me mêle d'écrire,Et jamais il ne m'a prié de lui rien lire.
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